Presbytère - n°27 – Bourg - 97225 Le Marigot
05 96 52 96 28
paroisse.marigot@orange.fr

Mot du curé – Avril 2020

Mot du curé – Avril 2020

Oui nous pouvons fêter Pâques en confinement.

Il nous paraît certes bizarre de ne pas célébrer les fêtes pascales en grande communauté.

Néanmoins les fêtes pascales peuvent se vivre en famille et en confinement.

Rappelons-nous la première Pâque de nos ancêtres dans la foi en Exode 12. Elle s’était déroulée en confinement.

En effet, Pharaon ne voulait pas laisser partir le peuple hébreu maintenu en esclavage en Egypte depuis plus de 400 ans. Dieu envoie alors sur l’Egypte des plaies de plus en plus insupportables pour exiger la libération de son peuple. A la dixième plaie, Dieu demande aux hébreux de sacrifier un agneau ou un chevreau le quatorzième jour du mois (Nissan) ; et de mettre son sang sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. Après avoir précisé les consignes de préparation il dit : « vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur ». C’est la Pessah, le passage du peuple de la servitude à la liberté.

Le Seigneur est passé pour libérer et délivrer son peuple de l’esclavage. Et toutes les familles qui ont célébré cette Pâque ont été épargnées du fléau dont le pays d’Egypte a été frappé cette nuit-là ; tous les premiers-nés ont été exterminés depuis les hommes jusqu’au bétail. Sauf bien sûr le peuple hébreu qui a cru en Dieu et qui a fait ce qu’il a demandé cette nuit là. Dès lors, ce jour est devenu un mémorial comme le Seigneur lui-même l’a commandé : « vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous le ferez » . Ex. 12,14.

Ainsi la Pâque (Pessah) est la libération physique et surtout l’invitation à la libération spirituelle des hébreux. Laisser les faux dieux égyptiens et toutes les idoles pour faire confiance au seul Dieu créateur qui a révélé son visage de Père miséricordieux et sauveur. De la sortie d’Egypte d’Israël jusqu’à l’incarnation du Fils de Dieu, ce visage sera rappelé et fêté à chaque Pâques juive. C’est à l’une des célébrations de cette Pâque que Jésus, confiné  avec ses apôtres, va révéler la signification ultime de la Pâque juive. En réalité la Pessah s’est accomplie pleinement lorsque le sang de Jésus s’est répandu sur la terre tout comme celui de l’agneau qui avait protégé la maison des hébreux. Désormais l’agneau à manger, c’est Lui-même dans le Sacrement de son Corps et de son Sang.

En passant de la mort à la vie, Jésus nous ouvre le chemin de la Pâque véritable et éternelle de la vie en Dieu.

Sous la menace du Covid-19, nous voilà encore en confinement aujourd’hui. et nous pouvons accueillir la grâce pascale en famille comme les apôtres. Nous pouvons laisser Dieu nous libérer de nos servitudes mortifères entretenues par les vanités humaines (que nous découvrons j’espère, par ce temps de crise sanitaire mondiale). Laissons Dieu nous ramener à l’essentiel qu’est la vie de ressuscité. Ne faisons pas comme Juda qui après la bouchée de trahison, va choisir de s’enfoncer dans les ténèbres des profits malhonnêtes.

Confinement et Pâques riment bien donc. Mais confinement en Jésus : le seul essentiel de notre vie. le sang à mettre sur la porte et le linteau de notre maison pour que l’ange de la mort nous épargne, c’est bel et bien celui du Christ. Et ce sang c’est l’Amour. Mettons le partout s’il vous plaît. Notre monde en a plus que jamais besoin.

Joyeuses et fructueuses fêtes de Pâques en confinement.